4ème du Tour du Mont Blanc !
2h45, le réveil sonne, le ciel est dégagé, une belle est dure journée nous attends ! Après un copieux petit dej, je finis de préparer quelques affaires et me voilà partis pour une longue aventure ! Le départ, de nuit, dans la descente des saisies est un peu rapide à mon gout et je dois prendre quelques risques pour rester au contact des premiers.
Dès la première montée, ca flingue, Leblacher, Chavant et le futur vainqueur, un allemand déjà victorieux l’an passé s’en vont. Je ne me prend pas trop la tête sachant le copieux menu qui nous attend, la route est longue, je préfère économiser des cartouches. Depuis le départ je m’alimente(des petits pains au lait sucrés/salé + barres céréales) et bois régulièrement(sucré/eau). Je suis dans un petit groupe de 15 coureurs avec Hugues Rico, un spécialiste de ce genre d’épreuve, bien entouré. Dès la première vrai montée après Chamonix, je met le mp3 et monte à mon train, un train que je me sens capable de tenir des heures et des heures. Tout le monde est dans ma roue, et pas grand monde relaie. Sur le plat ca relai un peu plus et quelques un mettent des attaques … il y a des choses incompréhensible, on est là pour s’amuser, tout est là pour offrir joie et convivialité mais personne ne parle, les visages sont tendus ! Rebelote dans le col des montets tout le monde dans la roue.
Au col de la Forclaz
Dans le col de la Forclaz je reste un peu en retrait du groupe et pense un peu à comment vais je gérer la suite. La prochaine difficulté, la montée de Champex, s’annonce dure. Sans attaquer je monte a mon train, fort, toujours aucun écart sur la tête de course, je fais aux sensations, même si dans ma tête j’ai l’espoir de revenir, dans le petit saint Bernard… En fait, je l’apprendrai plus tard j’avais 8’ de retard au col de champex. Descente prudente, et ouion est pas la pour se mettre au tas, mais pour s’amuser… 2 coureurs reviennent sur moi, mais pas longtemps puisque dans le long col du grand saint bernard (25km) je pars.
Col du Grand Saint Bernard
Toujours en écoutant la musique et à un rythme que je juge elevé tout en gardant des forces pour la suite.Alternance 53 21 23, ca rigole pas je monte fort, et a ma grande surprise j’aperçois les hommes de tête à 7km du sommet. Toujours a mon train je vais revenir sur Eric Leblacher dans les 2derniers kilomètres, qui est dans un très mauvais passage. Je bascule à une 20aine de secondes du duo de la tête. Je m’arrête mettre mon K way… Au milieu de la descente je perd mon sac de ravitaillement, je m’arrête repars, et a ce moment la Leblacher me redouble. Je descends tranquille… toujours et encore…
Dans la vallée d’Aoste qui nous mène au col du petit saint Bernard, je reviens au bout d’une 10aine de km sur la tête de la course… enfin, au bout de 200km ! La je sens que les jambes sont plutôt bonnes à ce stade du parcours. On s’arrête a un ravitaillement et j'en profite pour faire un petit besoin… Eric s’en va avant nous. Il va falloir cravacher dur, et ce changement de rythme m’est fatal. Les jambes deviennent dures, dans une petite montée qui nous mène a la Thuile, je baisse pavillon, il reste trop de cols pour se faire mal maintenant. L’objectif premier est de finir ! Là commence un vrai combat contre sois même, la montée du petit saint Bernard est longue et même pénible à la fin avec le vent ! Je connaissais pour avoir déjà fait le tour du mont blanc il y a 5ans(mais en 2jour, avec le col du san carlo ! ) Au col du petit saint Bernard je dois naviguer entre 3 et 4min de Leblacher ou Chavant, je ne sais pas, et ne m’en préoccupe guère…
Longue descente sur Bourg Saint Maurice, où le cormet de Roseland m’attend, 19km de montée. Toujours comme je peux, j’alterne danseuse assis, change de braquet, lutte, lutte toujours et encore, et puis ce vent, qui colle à la route les peu de forces qui me reste dans les jambes ! Passage au sommet avec 3min de retard sur Chavant. Dans la descente je dois m’arrêter 2 fois, les campings cars qui se croisent, la route est étroites… tant pis…
Les saisies par Hauteluce, je ne me pose pas trop de question (encore une fois !) et monte plutôt en force sur un train mode diesel. Je finis comme je peux, les kilomètres sont longs, un plein d’images dans la tête, j’arrive enfin dans la station des saisies a 1657m après 12 heures et 11minutes d’effort ! 330 kilomètres pour 8000m de déniveler à 27,2km hr de moyenne, une immense joie d’avoir finis.
Je crois que c’est inexplicable, il faut le faire pour comprendre ! Après ce que j’ai eu, totalement inespéré de faire un tel « truc ». Je n’en reviens toujours pas moi même !
Rendez vous l’année prochaine, avec cette fois ci d’autres motivations que celle de finir ;) Maintenant place à un peu de repos, je devrai faire quelques grimpées pour le fun ces prochaines semaines, et surtout de belles sorties en montagne. Viendra ensuite la pantani fin aout.
Encore merci à tous ceux qui ont pu m’encourager et donné de précieux conseils !